Pourquoi un observatoire citoyen ?

Cet observatoire citoyen de la marchandisation de l’action associative et de l’investissement à impact social est l’aboutissement d’un long processus mené au Collectif des associations citoyennes (CAC) depuis de nombreuses années.

Le CAC se créé en 2010 face à la circulaire Fillon qui classait toutes les activités associatives comme des services économiques d’intérêt général et allait au-delà du droit européen en étendant la réglementation européenne des aides aux entreprises à l’ensemble des subventions aux associations sous prétexte de la concurrence libre et non faussée.

Dès lors, le CAC n’a cessé d’observer et de dénoncer cette tendance, avec un point d’orgue lors de l’arrivée en France des contrats à impact social en 2014. A l’époque, le CAC produit un livret intitulé : Quand le social finance les banques et les multinationales et publie une tribune du même nom dans les colonnes du Monde.

Petit à petit, a émergé la nécessité d’un observatoire citoyen initié par le CAC et porté par un collectif d'associations pour relancer une dynamique nécessaire face au rouleau compresseur et à la capacité de lobbying importante du mouvement de l’entrepreneuriat social, porteur phare de cette marchandisation à l’œuvre qui pousse les associations à épouser les logiques du marché.

Depuis la notion d’investissement à impact social s’invite dans les associations sous de multiples formes que l’observatoire se donne pour objectif de décrypter pour mieux les combattre.

Nos objectifs sont :
  • 1- Améliorer notre veille informationnelle sur le sujet pour défataliser ce processus qui ressemble à un rouleau compresseur ;
  • 2- Accroitre notre capacité à créer et à mettre à disposition des outils pédagogiques sur le sujet ;
  • 3- Augmenter les capacités de résistance

L’observatoire se veut un espace commun où acteurs et chercheurs puissent croiser leurs savoirs et où nous pourrions construire une analyse commune pour contrer ce processus.

Face à ces objectifs, nous avons :

  • Lancé une lettre d’information mensuelle (le Klaxon à retrouver ICI) où nous informons et décryptons les avancées sur la marchandisation, l’investissement à impact social, l’entrepreneuriat social mais également les contre-propositions et actions de lutte contre cette marchandisation.

  • Débuté la construction de ce site (encore en chantier) avec deux niveaux d’informations :
    • une information de base avec des outils pédagogiques destinés à ceux qui découvrent le sujet
    • des informations plus fouillées pour celles et ceux qui veulent l’approfondir.
Nous voulons à la fois inscrire la problématique dans une histoire et donner de l’actualité sur le sujet. Ce site propose trois axes : découvrir, approfondir et agir.

  • Enfin, un premier rapport est en cours, qui vise un état des lieux des connaissances actuelles sur ce processus de marchandisation et d’investissement à impact social. Nous plantons le décor d’un travail à venir où nous aurons à tirer les fils de ces constats et surtout d’y apporter des contre-feux.

Composition de l’observatoire

Conseil associatif provisoire et souhaitable au 20 juillet 2022 :
L’association nationale des assistants de service social (ANAS)
Collectif Avenir Educ
Collectif 21
Réseau Refer
Mouvement pour une économie solidaire
Mouvement des régies de quartier
Union fédérale d’intervention des structures culturelles
Maison de la décroissance
Remix the commons
Mouvement rural de jeunesse chrétienne
Collectif des associations citoyennes
Collectif pour une éthique en travail social
CRID
Commission de mobilisation du travail social en lutte
Cimade
Sciences citoyennes

Conseil scientifique :
Jean-Louis Laville – sociologue, professeur du conservatoire des arts et métiers, responsable de la ChairESS
Anne Salmon (à confirmer) – sociologue , professeur du conservatoire arts et métiers
Florence Jany Catrice (à confirmer) – économiste, professeur à l’université de Lille
Julien Talpin, sociologue, chargé de recherche au CNRS
Michel Chauvière, sociologue et politiste
Dominique Paturel, docteur en sciences de gestion, chercheuse à l’Inrae
Sylvain Celle, socio-économiste, chercheur à l’Institut Godin
Thomas Chevallier, sociologue, chercheur au Ceraps
Marion Studer, économiste, chercheuse au Clersé, université de Lille
Jean-Sébastien Alix, sociologue, université de Lille,